Déconstruire sa relation avec le café (et toutes les substances)
- Cyrine Kharrat
- 19 sept. 2024
- 2 min de lecture

Café turc, medina de Tunis
J’ai commencé à boire du café à l’université pour être bien réveillée durant mes cours en amphithéâtre mais je n’en ai jamais fait une habitude régulière. Je peux facilement m’en passer: “Don’t talk to me before my morning coffee” n'a jamais été une réalité pour moi.
Je suis sensible au café, il fait rapidement son effet sur mon corps et je l’ai toujours trouvé un peu "agressif"(Pensez Tikshana guna en Ayurveda). C'est amer mais piquant à la fois mais un bon café third wave peut aussi être acidulé/fruité.
Je suis passée par des phases avec le café, il a joué plusieurs rôles dans ma vie.
Par périodes, il est une source de motivation physique & mentale pour m'aider à démarrer la journée lorsque l’énergie est moins naturellement présente.
Durant ces phases où le focus est sur la productivité, il joue le rôle d'accélérateur. Il me met rapidement dans ce mode d’action. Il me donne la sensation d’être efficace, excitée par mes projets, à 100% présente. Il me fait oublier mon appétit, donc j'ai tendance à travailler plus et manger moins.
À d’autres moments, il m’aide à m’ancrer dans le moment présent et mon environnement lorsque je me sens déconnectée ou dissociée de la réalité et des autres.
À Montréal, il me faisait revenir dans mon corps et levait le brouillard (brain fog) de l’hiver. À Tunis, sur une terrasse, il m’aide à me sentir “comme tout le monde”. En groupe, il m’aide à sociabiliser (mon débit de parole quand je bois un café est assez surprenant).
En voyage, il augmente l’exaltation et le plaisir déjà présents dans mon corps, il les amplifie.

Espresso, Mother, Bali
Des rôles différents mais le constat est le même.
Arrivée au terme de ces dites périodes, je me sens un peu plus tendue, irritable et anxieuse, mon humeur instable, je me sentais sèche, fatiguée, moins physiquement stable et shaky.
Je dors moins bien. Bref en Ayurveda je dirais que je suis en excès de Vata. 🫥
Le café me met mon corps sur un tout autre rythme (pensez tout type de rythmes: coeur, parole, action etc). Et puis j’arrête le café and my sanity is back. Je dors mieux, mon humeur est stable, mon appétit est régulier, je suis moins anxieuse en général.
Ce texte n’est pas un message anti-café mais un exemple personnel qui ouvre la conscience sur ce qu’une habitude banale a le potentiel d’engendrer dans notre corps et esprit si l’on y est sensible (nous ne sommes pas faits pareils).
Je trouve cela intéressant de s’attarder sur la relation que l’on a avec les substances et le rôle qu’elles jouent dans nos vies. Ce n’est qu’en affinant sa sensibilité que nous pouvons réellement retracer un chemin vers soi.
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